Chauffage à la biomasse pour petites exploitations
Contexte
L’énergie constitue un intrant important pour la culture abritée. La dépense énergétique varie en fonction de la technique et de la saison de production. Elle représente environ 15% des coûts totaux. À ce titre, elle est un facteur de la compétitivité des entreprises.
Par ailleurs, l’utilisation de produits pétroliers comme le mazout et le propane largement répandu dans les entreprises de petite taille engendrent des émissions de GES. Le PSQ (Producteur en Serre du Québec) au nom des producteurs en serre a comme engagement d’améliorer le bilan environnemental du secteur. L’un des moyens retenus à cette fin est de substituer l’utilisation d’énergies fossiles par une source durable et propre. L’autre moyen vise la réduction de l’utilisation de pesticides. Une gestion précise de l’environnement de production constitue l’une des façons les plus efficaces de réduire l’emploi de pesticides, une plante en santé dans un environnement sain.
Enjeux
Selon une évaluation de l’institut de recherche et de développement en agroenvironnement, le secteur pourrait réduire de 186 000 tonnes équivalent CO2 ses émissions de GES en substituant l’énergie de source pétrolière par la biomasse (carboneutre) et l’électricité.
Cependant, les technologies disponibles ne sont pas adaptées aux exploitations de petite taille qui représentent près de 50% des producteurs de serre du Québec. On dénombre un peu moins de 500 exploitations de petite taille exploitant environ 700 serres de 250 m2.
De plus, la production en culture abritée pose des défis particuliers en matière d’énergie. En effet, l’énergie n’est pas un intrant passif, mais contribue à la qualité de la photosynthèse et permet de gérer certains ennemis des cultures, dont l’humidité relative. Un taux d’humidité relative moindre est associé à une réduction de l’impact de certains ravageurs notamment les maladies fongiques.
L’énergie de source électrique est souvent disponible en milieu rural. Toutefois, dans certains cas, le chauffage à la biomasse devient un complément indispensable. Par exemple, en période de froid intense, le distributeur Hydro-Québec demande aux abonnés, dont les producteurs en serre, de réduire au maximum leur consommation d’électricité afin de combler la demande pour l’ensemble de la population.
De plus, dans certains cas l’électricité en quantité suffisante n’est pas accessible à un coût raisonnable pour une exploitation de petite taille.
Le PSQ recherche des technologies de chauffage à la biomasse soit des alternatives carboneutres pour faire face au délestage en période de pointe ou pour représenter la source d’énergie principale dans les cas de non-accès à l’électricité.
Considérations
Les critères suivants doivent être considérés lors de l’élaboration de la solution :
Les technologies de chauffage à la biomasse proposées devraient être adaptées aux exploitations de petite taille effectuant la production de fruits, légumes, de fleurs et de plantes en milieu abrité. De plus, le contrôle de l’équipement doit pouvoir se faire à distance et les équipements doivent être durables, sécuritaires et suffisamment autonomes afin de concilier le travail et la santé. C’est-à-dire permettre aux producteurs de dormir ou de s’éloigner de son entreprise pour une période minimale de 12 heures.
L’implantation d’une nouvelle technologie auprès de centaines de producteurs qui produisent des dizaines de produits vivants différents demande une période d’adaptation et de démonstration. On observe également une diversification des produits offerts, des petits fruits, des fleurs coupées par exemple. Les programmes d’aide mis en place par le Gouvernement du Québec seront d’un précieux recours pour accélérer l’implantation d’une nouvelle technologie. Il est probable que cette phase d’implantation se concrétise sur une période de quelques années.