La gestion responsable des ÉPI usagés de la pandémie

Contexte

En tant que leader mondial en énergie propre et renouvelable, Hydro-Québec contribue activement à la transition énergétique et la décarbonation du Québec de façon à répondre durablement aux besoins en électricité. L’entreprise accorde autant d’importance à l’utilisation judicieuse des ressources et à la gestion écoresponsable des matières résiduelles générées par ses activités quotidiennes, afin de préserver la qualité de l’environnement. Hydro-Québec cherche constamment à innover et œuvrer à diminuer son empreinte environnementale.

Enjeux

La CNESST fonde les mesures de contrôle de la COVID19 exigibles aux employeurs québécois, sur le principe de la distanciation physique. C’est à défaut de pouvoir observer la règle du 2 mètres de distanciation physique (et en l’absence de barrière physique), que le port du masque de procédure jetable (dit chirurgical) et la protection oculaire sont obligatoires en milieu de travail. L’impératif sanitaire oblige chaque employé à pied d’œuvre à consommer environ 3 masques par jour, ce qui engendre des quantités astronomiques d’ÉPI (équipements de protection individuelle) à usage unique, voire éphémère, rejetées quotidiennement.

Présentement, les autorités gouvernementales recommandent la mise aux rebuts, sans autres alternatives durables. L’OMS laisse présager que l’usage des ÉPI pourrait perdurer, d’où la nécessité d’organiser rapidement des solutions de gestion responsables au Québec. Les alternatives à la mise aux rebuts sont rares, onéreuses et parfois difficiles d’accès. Dans ce contexte, l’élimination apparaît simple et abordable en comparaison et demeure ainsi, le remède largement adopté.

La question cruciale du recyclage des ÉPI se pose alors.

Hydro-Québec, souhaiterait susciter l’intérêt et stimuler l’entrepreneuriat québécois à relever les défis de la gestion responsable de ces résidus, et qui sait peut-être, propulser une filière locale et efficiente du recyclage de ces consommables nuisibles, mais nécessaires.

Afin d’agir avec exemplarité en la matière, l’entreprise recherche des solutions collaboratives, des débouchés, des fournisseurs locaux lui permettant d’implanter un programme interne de récupération/recyclage, pour assurer la saine gestion de ses ÉPI résiduels.

Considérations

Les pistes de solutions 3RV-E

Hydro-Québec est en quête des solutions de gestion suivant le principe de hiérarchie des 3RV-E et la prise en compte du cycle de vie, c’est à dire en privilégiant celles qui offrent une performance environnementale valable.

L’alternative au jetable comme mesure de réduction à la source, particulièrement pour les masques, est rendue impossible puisque le couvre-visage réutilisable n’est pas un équipement de protection approprié au travail selon la CNESST.

L’écoconception des ÉPI, spécifiquement ceux qui sont présentés comme alternatives aux masques synthétiques à usage unique, fait des percées au Canada (Can-Mask, masque moulé de PMP). Ces produits écoresponsables à usage unique, plus ou moins au stade du prototype, sont entièrement compostables et biodégradables en fin de vie. Ils devront toutefois être homologués avant leur mise en production à grande échelle et s’avèrent donc indisponibles sur le marché à court et moyen terme.

Le recyclage de ces consommables, lorsque disponible et accessible, est réalisé hors Canada, notamment aux USA, et peut être qualifié de sous-recyclage en ce qui concerne le plastique mixte. Certaines initiatives européennes sont toutefois dignes de mention.

La valorisation énergétique des ÉPI usagés s’opère également hors de nos frontières, dans des installations en sol américain.

L’empreinte environnementale des ÉPI de la COVID19

Par ÉPI de la COVID19, nous entendons : les masques synthétiques, les lunettes de protection et visières, et parfois les gants de nitrile et latex utilisés sur les lieux de travail par les employés.

Généralement, les ÉPI sont des matériaux composites, majoritairement de fibres de thermoplastique (polypropylène), de polycarbonate, de pièces de plastique rigide, de pièces de métal, d’élastiques et de mousse.

Le polypropylène des masques de procédure jetables, en plus de causer une pression sur les ressources non renouvelables (dérivés de pétrole), n’est pas biodégradable dans la nature, ni compostable. Il va se dégrader par l’action des UV, l’oxydation dans un processus qui peut prendre des dizaines, voire des centaines d’années (jusqu’à 500 ans).
Le schéma de pollution d’un ÉPI jetable est le même que celui d’un emballage plastique, charriant le lot de conséquences écologiques et sanitaires bien connues de cette nuisance environnementale.

Autres particularités

La prolifération des ÉPI jetables concerne la grande majorité des employeurs québécois et interpelle tous ceux qui sont soucieux de réduire leur empreinte environnementale.

La dispersion géographique de nos installations à travers le Québec et nos activités en région boréale éloignée.

Le taux d’occupation variable des bâtiments et bureaux dû à la pandémie qui sévit actuellement.

Le ferme souhait d’accéder à une traçabilité de la chaîne de valeur proposée.

L’ouverture aux solutions novatrices et créatives, mais respectueuses de l’environnement.