Optimisation de la gestion du CO2 en brasserie
Contexte
Pie Braque Microbrasserie est née d’une passion commune de trois vieux amis pour l’élaboration de bières authentiques et raffinées. Après avoir fait carrière dans les domaines du génie et de la biotechnologie environnementale, les fondateurs ont décidé de canaliser leurs forces dans un projet qui combine savoir-faire brassicole et développement durable. Pie Braque est une coopérative de travailleurs qui a comme mission de donner le meilleur de soi-même pour créer des bières de haute qualité dans une démarche de développement durable. Des valeurs de coopération, d’équité, d’amour du travail bien fait, de respect environnemental et de développement régional, guident les actions et la prise de décision au quotidien. La philosophie qui sous-tend la démarche est issue d’un constat simple et lucide : peu importe la taille de l’organisation, il est possible de faire une différence en étant un citoyen corporatif inspirant, travaillant à échelle humaine et avec bienveillance au sain développement de sa collectivité.
Récipiendaire du prix Conscience d’affaires Recyc-Québec lors du plus récent Gala Reconnaissance de L’Association des Microbrasseries du Québec (AMBQ), la microbrasserie est résolument engagée dans une démarche de mise en application des principes DD dans toutes les sphères de son entreprise. Pie Braque s’est par ailleurs dotée d’un plan d’action DD élaboré en proche collaboration avec le Centre Québécois du Développement Durable (CQDD).
Projet
Il existe un certain paradoxe dans la production de la bière en microbrasserie. En effet, lors de la fermentation alcoolique, les levures produisent du gaz carbonique qui s’échappe librement des fermenteurs dans l’atmosphère de la brasserie. De l’autre côté, lors des étapes de transfert et de conditionnement de la bière ainsi que dans certaines opérations de nettoyage, du CO2 est employé dans la brasserie, ce CO2 provenant actuellement d’un fournisseur externe.
La microbrasserie Pie Braque produit annuellement environ 1400 hectolitres (Hl) de bière, ce qui en fait une brasserie de taille moyenne. Selon les dernières données de l’AMBQ, environ 80 % des 330 microbrasseries du Québec produisent 2000 Hl et moins. Pour combler ses besoins en gaz carbonique, la brasserie achète une centaine de cylindres de CO2 annuellement.
Il y a donc deux volets, potentiellement complémentaires, dans ce projet. D’une part, il serait intéressant d’étudier les différentes options permettant de valoriser le CO2 issu de la fermentation de la bière (récupération, utilisation par un tiers, etc…). D’autre part, il serait aussi pertinent d’élaborer des stratégies de diminution de l’apport exogène en CO2 dans le procédé (réutilisation, réingénierie du procédé, etc).
L’intérêt d’un tel projet est évidemment de réduire à la source les émissions en GES du procédé de l’entreprise. Avec le nombre croissant de microbrasseries sur le territoire et l’engouement croissant pour les bières en canettes plutôt qu’en bouteille, il apparaît clair que les émissions de CO2 en lien avec la production brassicole artisanale sont en augmentation et que cet enjeu affecte l’ensemble de l’industrie. Incidemment, la portée du projet nous semble importante, puisque les solutions imaginées par les experts pourraient être partagées avec l’ensemble des microbrasseries du Québec.
Contraintes et autres informations pertinentes :
L’entreprise est ouverte à recevoir des pistes de solutions expérimentales et commerciales, pour implémentation à moyen/long terme.
Il est à noter que :
- Le CO2 utilisé dans le processus doit être stérile pour respecter le grade alimentaire que nécessite la production brassicole.
- L’ennemi no 1 de la bière est l’oxygène: en aucun cas il doit y avoir d’oxygène dans le gaz.
Le CO2 émis est techniquement libre de contaminant chimique, car issu d’un procédé alimentaire.